Le microcrédit : un crédit pas comme les autres ?

Le microcrédit : un crédit pas comme les autres ?

Le microcrédit est un outil financier qui a gagné en popularité ces dernières décennies en tant que moyen efficace de lutter contre la pauvreté, de stimuler l’entrepreneuriat et de favoriser le développement économique au niveau local. Cette approche novatrice a été initialement popularisée par Muhammad Yunus, un économiste bangladais qui a fondé la Grameen Bank en 1976 pour accorder de petits prêts aux personnes défavorisées dans son pays. Dès lors le microcrédit s’est répandu dans le monde entier contribuant à améliorer la situation financière d’un public bien identifié, notamment les communautés les plus démunies.

Le microcrédit : de quoi s’agit-il ?

Le microcrédit ne fait l’objet d’aucune définition légale en France. Toutefois, l’article R518-61 du Code monétaire et financier semble apporter des éléments d’identification d’une telle opération bien que le microcrédit ne soit pas expressément mentionné. Aux termes de cette disposition, il s’agit de prêt effectué à titre onéreux destiné à des personnes physiques, confrontées à des difficultés de financement dont les capacités de remboursement sont jugées limitées par les associations ou les fondations et qui bénéficient d’un accompagnement social. Ces prêts sont accordés dans une perspective d’accès de maintien ou de retour à un emploi des personnes au bord de la précarité sociale.

Le microcrédit se caractérise par sa singularité dans le milieu bancaire et par le public concerné. Le prêt est destiné aux personnes qui ne peuvent pas obtenir un crédit bancaire classique, faute de revenu suffisant. À cela s’ajoute une double dimension, financière et d’accompagnement qui accentue cette singularité. En ce sens, les établissements concernés œuvrent en tant que banquier avec un service de soutien, d’accompagnement, en rupture avec le rôle traditionnel qui les définit. Concrètement, le microcrédit constitue un moyen de création, de développement d’une micro-entreprise à travers l’achat d’équipement indispensable à l’exploitation de la structure ou des travaux de restauration indispensables à la survie de l’entreprise.

Quels sont les différents types de microcrédit ?

Il existe deux types de microcrédit : le microcrédit professionnel et le microcrédit personnel.

Le microcrédit professionnel prend la forme d’un prêt souvent garantie par le Fonds de Cohésion Sociale (loi n° 2005-32 du 18 janvier 2005 de programmation pour la cohésion sociale). Le montant maximal du crédit varie selon qu’il s’agisse de crédit personnel (8.000 €) ou professionnel (12.000 €), avec un délai de remboursement allant de 5 à 7 ans maximum.

Le microcrédit personnel vise l’insertion professionnelle à travers le financement d’un permis de conduire, d’une formation ou d’un véhicule nécessaire au travail. À l’instar du microcrédit professionnel, des mesures d’accompagnement sont mises en place. Le microcrédit doit bénéficier d’une garantie apportée par un fonds de garantie ou de cautionnement agrée, par un établissement de crédit ou par une société de financement (article R.518-61 du Code monétaire et financier).

Si les grandes banques touchent une clientèle beaucoup plus urbaine, les établissements, plus ancrés en zone rurale ou régionale, tels que les banques coopératives visent surtout une clientèle plus modeste alors que les institutions de finances solidaires visent les personnes exclues du système bancaire traditionnel en raison de leur non-solvabilité. Les demandes de financement sont ainsi étudiées par des structures locales d’accompagnement.

Le développement du microcrédit s’inscrit dans la volonté des pouvoirs publics à poursuivre deux objectifs principaux : l’insertion sociale et professionnelle d’un groupe de personnes en situation de précarité ; le développement économique par la création d’entreprise.

Quelle démarche à suivre pour bénéficier d’un microcrédit ?

Pour bénéficier d’un microcrédit, il faut se tourner vers les réseaux d’accompagnement social composés d’associations telles que la croix rouge qui aident dans la préparation de dossiers à présenter à un organisme prêteur. Le microcrédit peut être sollicité auprès d’un certain nombre d’établissements bancaires agréés par le Fonds de Cohésion Sociale. En outre, il est également possible de passer directement par un établissement en ligne qui présente l’avantage d’avoir rapidement une réponse.

Le microcrédit prend la forme d’un contrat de prêt qui doit non seulement prévoir les risques pour le prêteur mais également les conditions de remboursement. Il dispose ainsi des mêmes caractéristiques du prêt classique d’un établissement de crédit. Les pièces à fournir dans le cadre de ce type de demande, restent classiques à savoir, une pièce d’identité, un justificatif de domicile, un RIB ainsi qu’un justificatif de revenus.

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